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INC BARNEY

 

LORD: INC35347M

01 Avril 2011 - 26 Juillet 2013

Barney pour moi était LE rat.

Mon premier rat, celui dont j'étais amoureuse, et qui était amoureux de moi. Barney c'était le rat qui ne devait jamais me quitter, un rat qui devait vivre aussi longtemps que moi. Celui qui a vécu à mes cotés lors de mes moments difficiles, mais qui était également avec moi lors des périodes heureuses.

Alors oui, bien-sûr je sais que nos amis ont une espérance de vie réduite, mais mon Barney ne faisait pas partie de ceux-là. Il était exceptionnel, et lui ne devait pas me quitter, il n'avait pas le droit.

Depuis deux mois, il avait des difficultés respiratoires, tous les traitements du monde n'ayant pu rien y changer. A 28 mois, après un SDA, on n'est plus aussi résistant qu'avant!
Les piqures d'antibiotiques, il en avait ras le bol mon chéri. Les croutes de nécrose cutanée, ce n'est vraiment pas agréable.
Son train arrière commençait à le lâcher, son thorax devenait de plus en plus gros. Oui mon coeur qu'est-ce que c'est difficile de respirer avec ce cancer.

Mais mon dieu, tu te battais! Toujours le premier à vouloir sortir, tu allais te reposer sur le sol frais. Cette chaleur étouffante ne t'a pas aidé, tu ne pouvais plus dormir en boule.
Mais tu te battais, pour toi, pour moi, pour la vie.

Depuis quelques jours tu étais incontinent, ce n'est pas grave mon chéri, je te faisais ta toilette.

Non ton pelage n'était plus si beau, mais tu restais le plus beau à mes yeux. Tes petits yeux étaient toujours brillants, mais tu te trainais par terre, difficile quand ces pattes n'en font qu'à leur tête.
Tu aimais mes caresses, mais te porter devenait difficile pour toi, tu ne pouvais plus respirer comme tu le voulais. Alors tu me faisais comprendre que non maman, laisse moi par terre je suis mieux ici.

Cette chaleur étouffante rendait ta respiration de plus en plus critique. Tu devais rester allongé, la bouche entre-ouverte. Ton gros thorax ne bougeait plus, tu ne respirais que grace à ton ventre mon amour. C'était si difficile de te voir comme ça, j'avais tellement mal au cœur, tu ne devais pas finir ta vie ainsi.

Mais tu te battais, tu marchais encore, tu mangeais et buvais. NON tu ne voulais pas mourir!

Ce vendredi soir a été catastrophique: quand je suis rentrée j'ai été apeurée de te voir ainsi. Je t'ai mis dans ta boite, mais tu ne voulais pas quitter la maison

 

... savais-tu?


Nous sommes allés voir le vétérinaire, afin de discuter de ta santé.
J'ai de suite vu dans ses yeux que ce n'étais pas te rendre service que de te laisser ainsi.
Toi tu voulais juste revenir à la maison. Quelle idée de venir ici, tu n'en avais pas fini avec la vie. Mon doux, mon courageux...

Mais savais-tu à quel point mon cœur souffrait en te regardant. Je voulais te garder à jamais pour moi, mais je ne pouvais plus te laisser souffrir ainsi.
Toi tu te battais, tu ne savais pas que cette foutue maladie ne te laisserai aucun répit.

Pour toi chaque jour était une victoire, pour moi chaque jour était un pas de plus vers une mort douloureuse.

Je t'ai trahis mon amour, sauras-tu me pardonner?

Une petite piqure, tu te laisses faire. Tu sais bien que je prends soin de toi alors tu ne dis rien et me lèche les mains. Mais celle-ci n'est pas comme les autres...

Je m'en veux, me demande pourquoi je suis venue, pourquoi je te fais ça.
Pardonne-moi.

Ta respiration commence à ralentir, je te sens apaisé. Mes larmes coulent, je te caresse, tu as l'air d'aller mieux.
Et tu t'endors dans mes mains...

Une patte sursaute... J'ai l'espoir que ça n'a pas fonctionné!

Oui tu es le plus fort, tu ne peux pas mourir ainsi. Le vétérinaire a du se tromper de produit, je suis sauvée, on va pouvoir rentrer tous les deux à la maison....

Mais non, ton petit corps s'est endormi...pour la vie...

Je pleure tant, t'embrasse en te demandant de me pardonner. Mais tu ne me réponds pas, tu ne me répondras plus...
Je m'en veux Barney de t'avoir ainsi trahi.

Je te garde sur moi, je n'arrive pas à te quitter.
Tu es posé sur mes genoux pendant que je signe le chèque de ta mort. Qu'elle est belle ta maitresse, bravo.... Regarde moi, je ne suis plus rien. J'ai honte.

On reste quelques instants en tête à tête. Je te supplie de me pardonner. Mes larmes coulent tellement.

Qu'est-ce que j'ai fait?

Je t'embrasse, sens ton odeur, te caresse. Tout ça sera à jamais terminé.... à cause de moi...

Je ne peux même pas te ramener avec moi, c'est trop dur. Je ne peux pas imaginer ton petit corps se décharner sous terre. Je préfère que les flammes t'emportent, qu'elles emportent cette maladie, cette vieillesse, et que tu restes le plus beau dans ma mémoire.

Me pardonneras-tu?

Tu voulais te battre, et je t'ai donné le coup de grace.
Tu étais si fort, me faisais tellement confiance. Comment ai-je pu te trahir ainsi?

Pardonne moi, je t'en supplie.
Tu me manques tellement!


Je t'écris ce mot, afin que tu comprennes que je t'aimais trop. Je t'aimais trop mon amour.
J'espère que tu sauras me pardonner un jour.

A Barney, mon amour pour la vie, malgré la mort

 

 

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